Le NIGERIA, un développement de façade ?

Par Loïc TRIBOT LA SPIERE, Délégué général du CEPS
 
Le Nigéria est incontestablement, vu de l’extérieur, et si on ne regarde que les chiffres, un pays à très forte potentialité, un véritable symbole de développement économique africain. Avec une croissance annuelle de 7 % depuis 2004, le Nigéria est hautement crédité par les investisseurs. Si les chiffres avancés sont faiblement contestables, ils ne sauraient masqués une réalité plus profonde : la détérioration de l’environnement politique et social, plus fondamentalement l’incapacité des autorités d’un pays de 173 millions d’habitants à assurer pleinement la sécurité intérieure et à stopper l’ascension de Boko Haram.
 
Pour mémoire, on rappellera que Boko Haram représente environ 8000 combattants ! L’attaque perpétrée très récemment par ce dernier résonne comme un glas. En quelques jours, quinze villages ont été entièrement détruits : plus de 2000 personnes assassinées.
 
On ne serait par ailleurs oublié que, depuis mai 2013, l’état d’urgence a été proclamé dans 3 états du nord-est du pays : à Borno, à Yobé et à Ada. Une vingtaine de localités situées dans les zones limitrophes du Niger et du Cameroun sont passées sous son contrôle. Depuis 2009, date du début des hostilités, le conflit aurait fait plus de 13000 victimes, très majoritairement des populations rurales situées dans le nord-est et obligées de fuir. Sans parler de l’enlèvement et de la conversion forcée de 200 lycéennes en avril 2014.
 
Le Nigéria, un véritable mirage ? Un territoire en voie de « khalifalisation » ? On peut se poser raisonnablement la question. En tout état de cause, une croissance économique au service de rien de concret.
 
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