Comment sauver le soldat Défense ?

Par Loïc TRIBOT LA SPIERE, Délégué général du CEPS
 
Sans être oiseau de mauvais augure, on le savait, dès sa sortie, le dernier livre blanc était budgétairement un pari risqué puisqu’il reposait, dans sa cohérence, sur un certain nombre d’hypothèses extrêmement roses, à savoir l’espérance de vendre et d’exporter l’avion de combat Rafale ; de vendre un certain nombre d’actifs pour plusieurs milliards d’euros, ce que l’on a appelé les fameuses « ressources exceptionnelles ».
 
Bref, les promesses n’ont pas été tenues. Là, on est en effet allé très loin dans l’espérance de recettes qui devaient faire en sorte que cette loi de programmation serait exceptionnellement tenue. L’actualisation qui devrait avoir lieu cet été va s’avérer extrêmement délicate.
 
Constatons que les recettes exceptionnelles restent plus que des hypothèses. Nous pouvons certes encore espérer la vente de Rafales mais ceci ne suffira pas puisque nous savons qu’il a été décidé de maintenir 7500 postes suite aux récents évènements terroristes. Si on peut comprendre et saluer cette décision, la question de son surcoût reste posée. On parle d’un coût supplémentaire d’ 1 milliard d’euros. Des évaluations plus fines seront fournies. Il n’empêche que le surcoût sera significatif et que les recettes, qui étaient escomptées, ne seront vraiment pas à l’ordre du jour !
 
La réponse serait-elle d’accentuer les économies sur le budget et les programmes d’équipement ? La solution serait facile et désastreuse.
 
Désastreuse pour les forces qui sont amenées de plus en plus à intervenir et qui ont besoin de moyens appropriés pour répondre aux différents engagements qu’on leur demande d’accomplir.
Désastreuse aussi pour l’industrie de défense qui est un acteur économique majeur et un employeur significatif en même temps.
 
Il est inutile de se voiler la face : nous sommes vraiment dans une impasse. La situation impose une réponse qui ne saurait se limiter à une vision restrictive du budget. Il impose une véritable réponse appropriée, de revoir l’enveloppe du budget à la hausse au risque que la Défense soit au pied du mur !
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